Les Pompières-Poétesses interviennent dans les établissements scolaires. Elles rendent visibles, vivantes la poésie qu’ils étudient.
En complément du spectacle, une rencontre est systématiquement organisée.
Nous pouvons aussi leur proposer de pratiquer la poésie, via un atelier mené par les comédiennes.
Chacune des interventions des Pompières-Poétesses sont à but ludiques et poétiques. Alors que la poésie peine à se faire entendre parmi toutes les productions artistiques actuelles, nous sommes convaincues que l’écoute des poèmes permet à l’esprit de s’évader, se ressourcer, se régénérer. C’est pourquoi il nous semble essentiel de créer des rencontres avec la poésie dans ces espaces que sont les maisons de retraites.
La poésie ouvre l’esprit, éveille les sens, accompagne une personne pour le reste de la journée.
Nos interventions poétiques sont avant tout des services personnalisées. Via le lien de poésie nous créons et partageons un moment intime. Nous sommes perméables, aux ambiances, aux regards, aux échanges et nous improvisons avec. Nous conservons notre cadre de proposer à chaque fois de nouveaux de poèmes classiques et contemporains. Nous adaptons ce corpus selon les thématiques, les contexte dans lesquels nous jouerons.
L’accueil et les réactions en maison de retraites nous ont démontré que nos interventions répondaient à un besoin, que la poésie est un langage universel, que le plaisir est commun, autant pour celui qui le dit, que pour celui qui l’écoute.
Les interventions des Pompières-Poétesses sont participatives, à dimension artistique, sociale, citoyenne.
Les Pompières-Poétesses interviennent auprès de personnes fragilisées par la maladie ou le handicap, afin que le milieu hospitalier ne soit plus synonyme d’angoisse, d’isolement et de repli sur soi. La poésie rassure et rapproche les individus… pour tous elle devient un médium
d’expression .
Les Pompières-Poétesses s’adressent aux patients en tant qu’individu et non en tant que malade. Les familles, et le personnel du service sont naturellement conviés durant leurs interventions.
Nous intervenons régulièrement en hôpitaux, nous croyons que l’esprit peut se régénérer, se ressourcer par des mots. En écoutant les poèmes, les patients accèdent au calme, à la culture, à l’évasion. Ces stimulation poétiques ont été bénéfiques, autant du côté des patients qu’auprès des familles ou du personnel.
Si l’on suppose qu’une personne peut enrichir son séjour à l’hôpital grâce à la découverte de la poésie, et disposer de temps pour échanger avec d’autres, c’est que ses besoins ne se limitent pas seulement à des soins médicaux ou de confort. Elle trouve ainsi un moyen pour devenir sujet et ne plus se contenter de patienter.
Nous imaginons nos interventions faisant parties du soin, élaborés dans une complémentarité sur un projet commun. Les Pompières-Poétesses cherchent à inscrire leur démarche dans la modernisation du système hospitalier par l’amélioration de la qualité de la vie.
Alors que la télévision prédomine dans les hôpitaux, revenir aux fondamentaux, le texte, la rencontre. Dans nos interventions, le patient choisi le poème qu’il veut entendre, il est maître à bord. L’interactivité marque une dynamique qui nous permet de nous adapter à la situation.
Créer le lien avec la poésie, proposer un nouveau corpus de poème, est une manière d’améliorer la qualité de vie des patients par le pouvoir des mots. Chaque poèmes sont travaillés avec l’humour, le support d’une musique, d’un tour de magie pour que la rencontre poétique se fasse de façon fluide et accessible dans un esprit festif.
Témoignage de Mérielle Mérine, Chargée de programmation et des actions culturelles, Direction de la communication /Groupe Hospitalier Universitaire Henri Mondor (mai 2012)
« Le service socioculturel souhaite vivement remercier les pompières-poétesses pour la qualité de leur prestation. Les patients comme les habitants ont aimé le choix des poèmes, les formes de présentation choisies et la qualité de jeu. Outre les couleurs des costumes, stimulant l’attention sur les chorégraphies et donnant une dimension ouvert sur l’imaginaire, l’humour, la sensibilité, les émotions sont présentées de façon fluide et accessible. L’interactivité marque une dynamique que vous avez su adapter à la situation de la salle, du public. Qualité d’adaptation dont nous vous remercier vivement.»
Témoignage de Christiane Boudier Cadre supérieur de Santé Chargée du projet Santé Art et culture à l’Hôpital, des Hôpitaux Universitaires Est Parisiens (septembre 2014)
Lundi 8 septembre
Après un tour du service, les pompières vont s’habiller et préparer leur prestation. Nous entamons la déambulation en frappant aux portes des patients.
1ère chambre – une patiente tout d’abord, dit revenir de la kiné et annonce être trop fatiguée. Finalement, elle accepte de recevoir une poésie (Louise Michel). Elle est allongée sur son lit, un peu dubitative, elle se détend très vite en écoutant les 2 comédiennes. Elle les remercie pour leur prestation en disant : « C’est joli ce que vous faites, çà détend ». Les pompières lui proposent ensuite de chanter une chanson. La patiente est ravie, elle sourit et félicite les comédiennes.
2ème chambre – Une femme dit, je viens d’arriver, les pompières tendent un présentoir qu’elle nomme la « cocotte », et la patiente choisie un chiffre qui devient un poème à écouter…
3ème chambre – une famille est en train de quitter un patient. Nous leur proposons de rester écouter quelques minutes de poésie. C’est un tôlé d’applaudissement qui remerciera les comédiennes. La famille est éblouie par la prestation.
Nous rencontrons une patiente de gériatrie, qui accompagnée de sa fille vient au spectacle des pompières. Nous installons les personnes dans la salle à manger et les pompières proposent poésies et chansons durant quelques minutes visiblement enchanteresses.
Nous allons dans la salle de rééducation auprès des kinésithérapeutes. La kiné est ravie et nous invite à entrer, tout en nous présentant les patients. Un patient très timide se détend et semble ravie de voir les deux jeunes femmes le distraire un moment de sa séance de kiné.
Puis, nous marquerons un arrêt au niveau de l’accueil où les personnels sont ravis et se posent un instant pour mieux goûter la poésie.
Nous terminerons la déambulation dans le jardin, où un grand nombre de patients ont préférés passer l’après-midi car il fait très beau. Nous rencontrerons ainsi successivement :
Une famille de 2 personnes accompagnant un patient
Un patient en fauteuil roulant, accompagné d’une soignante. Il connait les paroles de la chanson et accompagne les comédiennes.
Un patient debout aborde les comédiennes en riant. Il a suivi les rencontres depuis qu’elles sont arrivées dans le jardin. Il les remercie et les félicite. Enfin, 2 patients assis s’extasient devant leur talent (ancien metteur en scène).
Durant cette déambulation, les pompières ont proposé aux patients le programme suivant :
En sortant de l’école de Prévert
Métissez mon corps, chanson de Chloé Béguet mis en musique par Sylvain Santin
La valse des marques de Daniel Lemahieu mise en musique par Sylvain Santin
Mécanicienne de Valérie Rouzeau
Hirondelle de Louise Michel
Je parle d’un pays de Noah Salameh
L’enfant Grégoire d’Andrée Chedid
Venez amies de Sappho
Mardi 8 septembre
Comme la veille, nous avons été à la rencontre des patients en frappant aux portes des chambres. Les pompières sont bien visibles avec leur tenue rouge, les personnels nous interpellent au moment de notre passage dans le couloir pour nous indiquer des patients ayant besoin de visite ou de distraction.
Une patiente en déambulateur croisée dans le couloir avec le kiné, est réjouie de cet intermède qui lui est proposé.
Une très jeune femme handicapée, ne pouvant émettre un avis qu’avec des clignements de paupières, écoute très concentrée et semble ébaucher un sourire au moment de notre départ.
Un couple nous interpelle de la chambre d’un patient en demandant aux comédiennes si elles sont écuyères au cirque Pinder… ? Ils écouteront un poème de Noah Salamé. La femme du patient est enchantée et en remerciant dit : « C’est joli, c’est poétique, c’est difficile à retenir, c’est comme une prose. Merci ».
Le patient remercie et ajoute que pour lui, « L’hôpital est très proche de l’univers carcéral, car on attend toujours quelques chose, les infirmières qui viennent piquer ou les repas…C’est très difficile ».
Une femme un peu triste demande une chanson et nomme les pompières : « Les sœurs jumelles ». Nous écoutons une chanson, elle est éblouie et échange avec beaucoup d’humour avec les comédiennes qui quittent la chambre en chantant.
Nous rencontrons dans le jardin un groupe de patients qui réservent un accueil très joyeux aux comédiennes. Une femme déclare à la fin de la chanson : «Ca va droit au cœur, et l’interprétation est magnifique ».
La déambulation permet la distribution de légèreté, de joie, extraordinaire moment d’évasion au chevet des patients.